vendredi 28 mars 2008

Antivirus nuls et tests d'antivirus nuls

Les codes malveillants évoluent. Le petit monde des analyses d’antivirus aussi. Deux sites de comparatifs, Anti-Malware Test Lab (http://www.anti-malware-test.com/) et AV-Comparatives.org, (http://www.av-comparatives.org/) ont décidé de s’associer. Leur objectif est de proposer d’ici la fin de cette année des comparatifs plus complets afin de mesurer plus précisément l’efficacité des antivirus. « Je suis sûr que notre partenariat sera utile au développement de l'industrie », explique Sergey Ilyin, fondateur de l'Anti-Malware Test Lab en Russie.

Mais cette annonce laisse dubitatif un autre Russe, Boris Sharov, Pdg de l’éditeur de sécurité Doctor Web (http://www.drweb.fr/). « Derrière le terme « partenariat » il faut comprendre « business » : nous ne participons plus aux tests de ces deux sites car ils demandent aux éditeurs d’antivirus de rembourser les frais occasionnés par leurs comparatifs. Notre position est claire : à la différence d’autres concurrents, nous ne paierons jamais des testeurs, quels qu’ils soient. »

Cette opinion est partagée par d’autres sociétés qui estiment que les comparatifs menés par ces deux sites ne sont pas assez sérieux : utilisation de faux virus, protocole de test obscur… « Les antivirus ne peuvent s’améliorer que grâce aux travaux de nos chercheurs et aux échanges d’informations entre éditeurs. Pas grâce à ces testeurs ! », indique Boris Sharov.

Malheureusement, la détection virale n’a pas évolué depuis de nombreuses années. Elle se trouve aujourd’hui dépassée par les pirates qui multiplient les virus inconnus et donc indétectables par les antivirus. Le marketing a aussi pris le dessus constatent aussi quelques éditeurs qui s’inquiètent de l’intérêt donné aux sites de comparatifs.

C’est la raison pour laquelle différents acteurs de la sécurité (parmi lesquels F-Secure, Symantec, Doctor Web) ont décidé de s’associer cet hiver afin de créer un standard officiel, l’Anti-Malware Testing Working Group. Mais ce standard aura peut-être du mal à voir le jour car certaines sociétés voient d’un mauvais œil l’arrivée de AV-Comparatives.org dans ce groupe de travail…

L’industrie de la sécurité informatique hésite donc entre la recherche et le marketing. D’où une baisse de performance des logiciels. Résultat, certains se montrent « nerveux ». Ils ont décidé « d’inclure dans leur contrat une clause interdisant l'utilisation d'outils automatiques ou semi-automatiques afin d'extraire ou de construire toute signature ou dispositif de détection à partir des résultats », nous a révélé un spécialiste. Pour éviter tout procès, les organismes qui feront des tests comparatifs devront donc masquer le nom des éditeurs ou monter un partenariat avec eux…

mercredi 19 mars 2008

Un logiciel anti-censure récompensé

Internet est un agora où tout le monde peut s’exprimer. Officiellement ! De nombreux pays voient au contraire ce réseau comme une menace. D’où des accès bloqués à certains sites d’information ou sociaux. Pour contrer cette censure, il existe différentes parades techniques. L’une des plus intéressantes a été développée par des chercheurs du Citizen Lab de l'université de Toronto (Canada). Baptisé Psiphon, ce logiciel gratuit vise à aider les internautes à contourner le filtrage et la censure numérique. Il a reçu le Grand prix primé du premier forum Netxplorateur organisé fin février à Paris. Ce forum vise à mettre en avant les nouveaux talents du numérique.

Ce n'est bien sûr pas le seul logiciel à lutter contre la censure mais « il est très simple d'utilisation et la communication est encryptée », explique le Pr Deibert qui dirige cette équipe. Le système repose sur le bénévolat. Des résidents de pays où règne la liberté d'expression téléchargent Psiphon sur leur ordinateur. Ils peuvent ensuite transmettre discrètement à un internaute d'un pays touché par la censure toutes les informations nécessaires (adresse IP, nom d'utilisateur, mot de passe) pour lui permettre de se connecter à un ordinateur situé dans un pays démocratique. La communication encryptée protège l'internaute. Un principe identique à celui mis en place lors d’une transaction bancaire ou un achat électronique. Depuis son lancement fin 2006, Psiphon a été téléchargé 145.000 fois.

Le satellite au secours des exclus de l’internet à haut débit

Malgré le développement en Europe des réseaux câblés et ADSL, tout le monde ne bénéficiera pas de l’Internet à haut débit. Selon Eutelsat, en 2010, plus de 15 millions de foyers (principalement en Europe Centrale et de l’Est mais aussi sur le continent africain) se trouveront dans les « zones blanches », c’est-à-dire sans accès à des connexions filaires. Autant de clients potentiels pour Eutelsat et SES Astra qui ont décidé de relancer leurs plates-formes d’accès à l’Internet.

Pour convaincre les particuliers de s’équiper d’une parabole, les opérateurs mettent en avant différentes innovations. « Premièrement, l’accès est bidirectionnel : la parabole émet et reçoit des données. Il n’est plus nécessaire de disposer d’une ligne téléphonique pour envoyer des emails ou des fichiers comme c’est le cas avec l’Internet par satellite unidirectionnel qui était proposé jusqu’à présent», précise Nick Stubbs, directeur général d’Astra France. Deuxièmement, les débits de la voie descendante (vers l’abonné) peuvent atteindre jusqu’à 1 Mbits/s et 2 Mbits/s pour les PME. Enfin, les tarifs deviennent un peu plus attractifs. Commercialisée en France depuis mars sous le nom de Vivéole par Auvea Ingénierie, la plate-forme de SES Astra (Astra2Connect) coutera de 19,90 €/mois (connexion à 256 Kbits/s) à 89,90 €/mois (2 Mbits/s). Il faudra aussi acheter un pack de connexion (modem+parabole de 80 cm) vendu 349 €.

Eutelsat ne s’appuie pas sur la même technologie. Astra2Connect fonctionne avec la bande de fréquences Ku (entre 10 et 18 GHz) surtout utilisée pour la diffusion de chaines. Mais pour Eutelsat, elle arrive à saturation et elle n’est pas vraiment adaptée aux connexions internet car la couverture du faisceau est trop large (toute la France). « C’est comme si pour arroser votre jardin vous arrosiez tout le pays ! » explique Arduino Patacchini, directeur multimédia d’Eutelsat. D’où un gaspillage de capacité.

L’opérateur mise plutôt sur la Bande Ka. Son spectre disponible étant plus large, elle permet des faisceaux plus étroits (200 kilomètres de diamètre) et donc un taux de réutilisation des fréquences plus élevé.

Depuis janvier dernier, l’opérateur Swisscom commercialise son offre interactive Tooway via le satellite HotBird 6 qui a quelques répéteurs (canaux) dans cette bande. En France, le distributeur Sat2Way commence à proposer un service similaire.

Mais au troisième trimestre 2010, Eutelsat mettra en service Ka-Sat, un satellite entièrement dédié à la bande Ka. Cette fois, une parabole de 67 cm pourra recevoir un débit atteignant jusqu’à 8 Mbits/s dans le sens descendant et 2 Mbits/s pour la voie de retour vers le satellite », indique Arduino Patacchini. Commercialisé début 2011 aux environs de 200 euros, le pack comprendra un terminal ADSL-satellitaire et une parabole émettrice/réceptrice de 67 cm de diamètre. Il faudra ajouter l’abonnement mensuel qui pourrait se situer au tour de 30 euros.

Nokia lance enfin son site de musique

Dans une interview accordée au site ZDNet.fr, le directeur général de Nokia France a indiqué que « le service de musique, Music Store, sera lancé le 14 avril en France ».

C’est l’une des pièces fondamentales de sa plate-forme OVI (http://ovi.nokia.com). Les trois premiers services qui seront lancés successivement sont la musique, la navigation et le jeu en ligne. OVI est aussi un site communautaire qui permet de stocker et d’accéder à l’ensemble de ses contenus (photos, vidéos, musique…).

L’accès est possible via un ordinateur ou un mobile, quelle que soit sa marque de téléphone.